Ma foi / Stradda n°18

mardi 2 novembre 2010
par Guillaume Cassar

Découvrez dans Stradda N° 18 (le magazine de la création Hors les Murs) un article sur "Ma foi" de Julie Bordenave. Lien photo

"Fondée en 2003, la Compagne à affectionne les micro-univers présentés sous formes d’écritures intimistes. Dans le pur esprit entresort, vous serez ici accueillis par un dévot, qui aura soin de vous donner l’hostie avant de vous faire pénétrer dans une minuscule caravane, à la rencontre d’une bonne soeur un brin revêche.

Crèche sexy

Sur son autel, la religieuse donne vie à sa petite crèche - Marie, Joseph et les trois rois mages, mais aussi une boule disco et un Christ qui, ôté de sa croix, possède un déhanché sacrément sexy... Plongée dans son monde fantasmagorique, entre onomatopées et clavier électronique, la religieuse s’enhardit jusqu’à oser des incursions du côté de l’éducation sexuelle. Derrière les figurines animées, éclate l’irrésistible jeu de la comédienne, Dorothée Saysombat : des objets, les comédiens de la Compagnie à font "des alliés" considérant l’art de la manipulation comme "une conversation à trois entre l’acteur, l’objet et le public". L’an dernier, la troupe avait créé l’événement avec "L’Ôbservatoire Crosporg". Promus ambassadeurs, les spectateurs assistaient à une démonstration de vente d’armes, par le biais d’un dispositif scénique ingénieux, ayant vocation à devenir laboratoire de recherche itinérant : le chapiteau Ô. Ce dernier, conçu sur le principe du "panopticum", se présente comme une minipiste circulaire, encerclée d’une palissade de bois ménageant des ouvertures pour que le public puisse épier la scène de l’extérieur (la compagnie entreprend cet automne des travaux sur son Chapiteau Ô pour doubler sa capacité d’accueil.) Habile exploitation du processus regardeur / regardé, pour une mise en résonance des monstrations d’antan avec notre monstruosité moderne. Guerre, religion, mais aussi exclusion, migration ou solitude ("La chambre 26", "Mauvaise Graine", ....), la Compagnie à aime s’attaquer aux grands travers de notre société, préférant au moralisme un traitement par la distanciation, l’humour loufoque ou franchement grinçant". Julie Bordenave


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